Vingt ans après l’ouverture de son premier magasin de la rue Monge (dans le 5ème arrondissement de Paris), Eric Kayser, artisan boulanger de renommée internationale, installe un nouveau fournil au 656 de la chaussée de Waterloo à Bruxelles, lieu de vie et de passage de nombreux clients amateurs de goût. Cette boulangerie arrive 2ème dans mon classement.

Eric Kayser est né le 16 octobre 1964 à Lure en Haute-Saône dans une famille de boulangers de père en fils. En 1975 ses parents déménagent sur la Côte d’Azur à Fréjus où il fait son apprentissage, et devient compagnon du devoir à l’âge de 19 ans. En 1988, il devient formateur en boulangerie à l’Institut national de la boulangerie pâtisserie. En 1994, il crée avec Patrick Castagna le Fermentolevain, une machine qui permet de créer et d’entretenir un levain liquide prêt à l’emploi, qui devient alors sa signature.

Eric Kayser ouvre sa première boulangerie le 13 septembre 1996, au 8 rue Monge. Plusieurs autres suivront partout dans le Monde. En 2002 la Maison Kayser s’installe au Japon, où elle compte aujourd’hui 32 boutiques, faisant de ce pays sa principale zone d’implantation. La Maison Kayser représente aujourd’hui un réseau international de boulangeries artisanales, à travers plus d’une centaine de boutiques situées dans 18 pays.

Après une longue et interminable attente, tout d’abord prévue en avril puis finalement reportée en mai, l’ouverture s’est enfin faite à 11h tapante ce matin.

A peine les portes ouvertes, c’est une foule pressée qui s’engouffre dans la boulangerie. C’est dire comme Eric Kayser était attendu ici au plat pays.

En coulisse des boulangers, des pâtissiers, tantôt français tantôt belges, s’affairent pour que tout soit prêt en temps et en heure. Cela fait 27 heures que ces jeunes gens sont debout, qu’ils pétrissent, enfournent….

Les fameuses baguettes Monge sortent du four au fur et à mesure.

Orchestré autour du fournil semi-ouvert, ce point de vente sera, comme à l’accoutumée, bien plus qu’une boulangerie. C’est un véritable lieu de vie qui s’y déclinera en différents espaces répartis sur plus de 150 mètres carrés doublés d’une terrasse en été. Ouvert tous les jours, on y proposera des petits-déjeuners en formule parisienne, viennoise ou anglaise, un libre service de sandwiches chauds et froids, de salades et autres créations à consommer sur place ou à emporter pour le midi (ou le soir) et toujours, bien sûr, les pains façonnés et cuits sur place. Belgitude oblige, Eric Kayser enrichira son assortiment “maison” de quelques produits noir-jaune- rouge tels que craquelins, cramiques et autres cougnous.

Aucun détail n’a été négligé et tous ceux qui souhaitent venir se poser ici le temps d’un déjeuner, d’une collation ou juste d’un café, devraient être ravis. Ainsi le café (torréfié par un partenaire de longue date d’ Eric Kayser), coule depuis une des fameuses Marzocco, la Rolls des baristas. Tandis que les personnes souffrant d’allergies et autres intolérances trouveront leur bonheur dans un assortiment qui, à terme, devrait s’étayer chaque jour un peu plus en fonction de la demande des clients. Car, comme le précise Eric Kayser dans un communiqué de presse “ce n’est pas parce qu’on a une chaîne de boulangeries à travers le monde, qu’on ne doit pas être à l’écoute des clients de son quartier“.

Pour Georges Heilmann et Michaël Marque, les deux porteurs du projet belge, cette ouverture constitue une première qui devrait en appeler, rapidement, d’autres. Tant à Bruxelles, qu’ailleurs en Belgique. Et nul doute qu’avec une pareille enseigne, nombreux devraient être les amateurs séduits par cette boulangerie…craquante.

Pour en revenir à Eric Kayser, mais quel est donc le secret d’une telle réussite ? Une machine révolutionnaire dont il est l’inventeur, qui entretient le levain liquide naturel à une température permettant de produire un pain traditionnel en quantité industrielle. Eric Kayser a su retrouver une qualité perdue tout en modernisant la profession.

En France également, Eric Kayser, perfectionniste comme un Yves Saint Laurent, personnalise ses boulangeries. Pour différencier les vingt trois boutiques de la capitale, l’artisan signe des éditions limitées : la baguette Monge ou Malesherbes, le pain Odéon aux céréales, le Bon Bac au sel de Guérande… Et, comme Chanel ou Gucci, l’artisan a sa griffe, EK, et expose ses collections avec tout autant d’élégance : les pains sont présentés sur des étagères en bois, les viennoiseries, biscuits et gâteaux dans des vitrines de bijoutier. A Bruxelles ce sera donc la baguette Molière.

Eric Kayser est un fin négociateur, qui a du flair et n’achète que des emplacements situés en des lieux stratégiques. Preuve en est cette nouvelle boutique située Chaussée de Waterloo, à deux pas d’une des plus belle avenue de Bruxelles “Molière”,

Celui qui, enfant, adorait traîner ses culottes courtes dans le fournil paternel de Colmar, a une devise “Je considère le pain comme un véritable vecteur de goût et de convivialité. Sur une table, rompre le pain résonnera toujours comme l’annonce d’un partage”.

Arabie Saoudite, Belgique, Cambodge, Chili, Colombie, Corée du sud, Émirats Arabes Unis, Hong Kong, Indonésie, Japon, Maroc, Mexique, New York, Philippines, Portugal, Royaume-Uni, Rep. Dem. du Congo, Sénégal, Singapour, Taiwan, Thaïlande, Tunisie… et maintenant Belgique. Mais ou s’arrêtera Eric Kayser?

Vis à vis de mes lecteurs je me dois d’être transparent, les patisseries et viennoiseries sont fabriquées en France, par Kayser, puis surgelées et envoyées dans le magasin de Bruxelles. Je ne parle donc que de la baguette dans cet article qui elle est bien fabriquée et cuite sur place.

MOLIERE
Chaussée de Waterloo 656. 1050 Bruxelles. Tél +3222037909
Ouvert tous les jours de 7h30 à 19h30

Dans mon classement de la meilleure baguette de Bruxelles, Eric Kayser arrive 2ème. Excellente baguette, craquante et légère à souhait, 1.80€ un prix Bruxellois (on trouve plus cher encore), donc cela reste dans la moyenne. Achetée à midi a 20H elle était encore parfaite.

Cet article n’est pas sponsorisé, les photos de cet article qui portent le ©Carnets de Normann (BXL5) ont été prises par son auteur. La mention : “Cet article n’est pas sponsorisé” signifie que je n’ai pas été invité, j’ai donc payé mon addition.