Toujours sur la route qui nous menait de Bruxelles à Tokyo en passant par Dubaï, nous nous sommes arrêtés une semaine à Hong-Kong. Sept heures d’avion plus tard, dans un confort royal avec la compagnie Emirates (je ne suis toujours pas sponsorisé), nous arrivons au port des parfums (Hong-Kong). Il est assez tard mais j’ai hâte de goûter à nouveau à la fine fleur de la cuisine Chinoise.
Mon dernier voyage remonte à 1978, en poste à Bangkok, j’avais fait pas moins de 6 week-ends à Hong-Kong pour me changer les idées, mais je n’y étais plus jamais retourné.
Notre hôtel était situé dans l’un des quartiers les plus animés : Wan Chai sur l’île de Hong Kong, avec une magnifique vue sur Causeway Bay, je vous laisse juger avec ces vues de jour et de nuit.
Il est 1h du matin, mais j’ai déjà envie d’une bonne soupe aux raviolis crevettes, et à Wan Chai c’est l’endroit rêvé 24/24 et 7/7. Ici il fait moins chaud qu’à Dubaï, 30 degrés quand même, mais beaucoup plus humide.
Le lendemain nous partons explorer les différents quartiers de Hong-Kong, toujours en nous aidant de Big Bus, surtout que nous sommes tombés sur une vendeuse sympa qui pour le prix de 2 jours nous a offert 7 jours de visite, nous visiterons donc une bonne partie du pays en bus et bateau.
Nous avons commencé par Kowloon, le but de notre voyage ici c’était « cuisine et ballade » nous irons donc prendre chaque matin un petit déjeuner local au Wan Chai Market, nos déjeuners et dîners dans divers restaurants locaux. J’ai pensé quelque temps que le fait d’être accompagné par une chinoise (de Taïwan) allait m’aider, mais en fait non car la plupart des locaux parlent cantonais, et mon épouse ne parle que le mandarin, seuls les caractères sont les mêmes (l’écriture) cela nous a aidé à comprendre les menus mais pas à dialoguer 🙂
C’est aussi depuis Kowloon que vous aurez la plus belle vue de l’île de Hong-Kong.
Un peu d’histoire : le nom légendaire de Hong Kong signifie « port aux parfums » du nom de cet ancien rocher par lequel des générations d’aventuriers anglais firent transiter des cargaisons entières d’opium avant de laisser la place à tous les businessmen et self-made-men de la planète.
Un confetti colonial britannique devenu l’un des phares du capitalisme en Asie et revenu dans le giron chinois communiste en 1997 avec un statut particulier, de plus en plus soumis au pouvoir central.
Malgré la rétrocession, Hong Kong continue de cultiver une identité particulière. Derrière ses airs de City londonienne ou de petit New York de l’Asie, c’est une ville chinoise où bat le cœur d’une population venue majoritairement de Canton et de Shanghai.
Hong Kong est une ville concentrée : on est jamais loin des principaux sites et quartiers commerçants. Se déplacer est simple grâce au système de transports en commun bon marché, dense et fiable de la ville. La plupart des hôtels sont situés à proximité du front de mer à Central, Wan Chai, Causeway Bay et North Point sur l’île de Hong Kong, et à Tsim Sha Tsui, Tsim Sha Tsui East et Hung Hom à Kowloon.
Hong Kong possède un excellent réseau de transports en commun, considéré comme l’un des meilleurs au monde. Selon votre destination, vous pouvez prendre le métro (MTR), le train, le bus, le tram, le ferry et le taxi. Ces options propres et efficaces couvrent la majeure partie de Hong Kong et possèdent des panneaux et des annonces en anglais et en chinois. J’ai aussi utilisé Uber, et le truc rigolo le chauffeur roulait en Peugeot 🙂
Comme dit plus haut, mis à part la cuisine, je souhaitais aussi faire une exploration plus personnelle de Hong-Kong et pour ce faire j’avais au préalable contacté Alexandre Viale, un photographe français installé ici depuis plusieurs années. Et je n’ai pas regretté une seule seconde mon modeste investissement, car Alexandre connaît Hong-Kong comme sa poche, et j’ai pu accéder à certains immeubles pour du Rooftopping (exploration en mode urbex de toits d’immeubles) et certaines ruelles où sans lui je serais passé complètement à coté.
Alexandre m’a aussi fait connaître le petit port de pêche de Lei Yue Mun, situé à l’est de Kowloon. Moins tape à l’œil qu’Aberdeen, la clientèle est essentiellement constituée de locaux venus y faire un repas de famille ou une soirée entre amis. Au pied des montagnes, ce petit village donnerait presque l’illusion que Hong Kong n’a jamais changé, j’ai fait deux visites ici, une fois pour les photos et une deuxième fois pour les restaurants.
Le meilleur moyen de se rendre à Lei Yue Mun est de prendre le ferry à Sai Wan Ho Station, plus ou moins 20 minutes, une balade qui ne manque pas de mettre en appétit.
Le canal étant relativement étroit, on aperçoit très vite au loin les cabanes de pêcheurs sur pilotis.
Une fois à quai, il faut suivre l’artère principale du village où l’on croise aussi bien de toutes petites échoppes que de plus confortables restaurants de fruits de mer.
A Lei Yue Mun l’usage est de choisir ses fruits de mer sur les étals des pêcheurs installés au bord des rues puis de les emporter dans un restaurant en demandant de les préparer. Langoustes, panopes, palourdes, crevettes, pétoncles, couteaux, bars, huîtres, etc. vous avez l’embarras du choix. Une fois vos fruits de mer choisis, il ne vous reste plus qu’à choisir le mode de préparation pour chacun d’eux. Alors là, la liste est longue. Tous les modes de préparation typiques de la cuisine cantonaise sont proposés.
Nous avions choisi le restaurant Happiness Seafood, les prix y sont un peu plus élevés que chez ses voisins mais le cadre est plus agréable avec une vue directe sur la mer. La fraîcheur des fruits de mer est remarquable et les chefs en cuisine savent clairement y faire.
C’est cher ? Tout dépend de ce que vous prendrez. Le homard ou les ormeaux ne sont évidemment pas aux mêmes prix que les palourdes ou les couteaux. Je dirais qu’entre 40€ et 70€ vous allez vous faire une sacrée orgie de fruits de mer sans vous priver de quelques plats plus onéreux.
Au bout du village, se trouve le temple Tin Hau, il a plus de 200 ans, les villageois croient que le temple a été érigé ici même pour protéger les pêcheurs des tempêtes. C’est ici même, sans personne à un kilomètre à la ronde, seuls sur un rocher, qu’Alexandre m’a fait admirer mon plus beau coucher de soleil sur l’île de Kong-Kong.
Hong-Kong c’est aussi ses marchés aux étalages de poissons, viandes, fruits et légumes, et pour rencontrer ses habitants rien de mieux qu’une ballade.
Hong-Kong c’est aussi ses buildings avec le sky100, le plus haut point de vue sur Hong Kong.
Maintenant vous avez une toute aussi belle vue (gratuite en plus) au 37ème étage du building « One Island East » juste à côté de l’endroit où s’est tourné le film « Transformer l’âge de l’extinction (à voir et à revoir) », du coté de Quarry Bay.
Laissez-moi aussi vous parler de mon restaurant préféré, Din Tai Fung au 30 Canton Rd dans le quartier de Tsim Sha Tsui (Kowloon).
Même s’ils proviennent de Taïwan, les raviolis vapeur de Din Tai Fung font partie intégrante du paysage culinaire de Hong-Kong. La chaîne de restaurants a par ailleurs été récompensée moultes fois par des prix bien mérités, dont celui du New York Times et une étoile Michelin, et fait le bonheur des palais amoureux de la bonne chère.
L’histoire de Din Tai Fung débute de manière humble, au fin fond du nord-est de la Chine, dans la province du Shanxi, avec la naissance en 1927 de Bingyi Yang. Jeune homme, celui-ci décide de partir à Taïwan dans l’espoir de jours meilleurs. Il devient alors coursier chez Heng Tai Fung, une entreprise qui vendait de l’huile de cuisson. Impressionné par sa capacité à travailler dur et à ne pas compter ses heures, le patron le place au bout de deux ans à la tête du magasin.
Revers de fortune malheureux, le commerce finit par déposer le bilan, laissant Bingyi sur le carreau. Avec son tempérament de battant, ce dernier ne se laissa pas abattre et monta sa propre entreprise de vente d’huile de cuisson. Son fournisseur se nommant Din Mei Oils, et en souvenir de son patron adoré, le nom de son entreprise était tout trouvé: Din Tai Fung était né. La vie s’écoule pour Bingyi tranquillement jusqu’en 1972, année terrible où l’huile en conserve parvint sur le marché. Bingyi et sa femme, prudents, décidèrent alors de se lancer dans le marché plus sûr des dumplings, les raviolis chinois, mais cuits à la vapeur. Adieu l’huile, bonjour la cuisson saine et facile.
Un succès fulgurant, les clients ne s’y trompèrent pas et la ruée vers cette adresse, promesse de raviolis cuits à la perfection, juteux mais pas trop, finement fourrés, fut immédiate. Un peu surpris par ce succès inattendu, Bingyi tourna définitivement le dos à la vente d’huile et se concentra sur la restauration. Bien lui en prit, car aujourd’hui Din Tai Fung a essaimé partout en Asie et jusqu’aux Etats-Unis. L’entreprise est florissante à l’excès, grâce aux principes stricts de son fondateur : des recettes taïwanaises à respecter à la lettre, des ingrédients simples et une carte qui ne change surtout pas.
Malgré son étoile Din Tai Fung reste abordable, comptez 50€ pour deux personnes, bières et thé compris, pour une dizaine de plats.
A voir dans mon reportage vidéo sur Hong-Kong
Hong-Kong c’est mon coup de cœur, ça fourmille mais c’est authentique, il est difficile de mal manger, de l’échoppe de quartier au restaurant étoilé tout est bon. Plus de 10 000 restos officiellement recensés. En réalité, il y en aurait près de 30 000, soit un pour environ 25 habitants ! Vous aurez du choix. Dernière tendance : les restaurants d’appartement, alias private kitchens. Semi-officiels (certains font quand même leur pub dans la rue), ils se font les porte-parole d’une cuisine chinoise revisitée, mais à moins de bien s’y connaître, les variations ne sont pas forcément évidentes. Attention, la note est souvent assez salée…
Prochain article Tokyo
Toutes les photos sont visibles ici : Reportage photos
Les photos de cet article qui portent le ©Normann ont été prises par son auteur. Cet article n’est pas sponsorisé, j’ai donc payé mes notes d’hôtel et d’avion.
hONG kONG est une ville grandiose et mythique… on y trouve tout.
Hong Kong est une ville mythique très moderne avec des beaux gratte-ciels…
En effet c’est bien Happiness Seafood et j’ai corrigé, merci a vous 🙂
Très sympathique reportage!
C’est vertigineux, ça grouille, c’est vivant et c’est authentique (même si on vend parfois de la camelote ou des contrefaçons :D).
J’ai suivi le parcours en m’aidant de Google Maps en essayant de retrouver l’endoit où ont été prises les photos pour me faire une idée de ce qu’il y a moyen de faire en une semaine.
Il me faudrait des années (voire une vie entière) pour aller goûter tous ces plats qui donnent faim! Tant les restos huppés que les échoppes de rue, les comptoirs des marchés que les Din Tai Fung et autres, tout me fait envie dans ce reportage!
Quand je vois ces photos, je me dis qu’en Europe, c’est vraiment la campagne déserte 😀
Par contre, à Lei Yue Mun, je ne vois pas de resto appelé Happy Seafood, mais il y a un Happiness Seafood. Je suppose que c’est ça? Il a l’air un brin chiqueneeus, avec des nappes blanches… 😉
Avez-vous visité le fameux escalator reliant le bas et le haut de la ville?
SUPERBE bien expliqué et peut rendre service a des personnes qui ont l intention d y aller – belles photos – ENCORE BRAVO