Altembrouck se situe à 5 km de Maastricht et 25 km de Liège. C’est dans un écrin de verdure que je découvre le Domaine-Hotel-Altembrouck, au cœur des fourons belges, entre bois et collines. Que suis-je venu faire ici? Visiter l’un des rares élevages de bœufs de race Wagyu.
L’histoire de cet homme est peu banale. Il est Hollandais et vient de la construction, il ne connait rien au métier de fermier. En 1993 il achète avec un associé ce domaine qui date du XVIIIe siècle, dans un état pitoyable. Il décide de le rénover afin d’y habiter. C’est lui même qui se met au marteau, à la pioche, à la truelle et de ses mains il construit ce qui est maintenant
Le magnifique hôtel Altembrouck.
Lorsqu’il achète le domaine Altembrouck, il devient par la même occasion le propriétaire d’un immense parc naturel de 250 hectares. C’est un bon vivant il aime tout ce qui est bon, et il se dit qu’il faut faire quelque chose avec ces terres. Il essaie l’élevage de moutons, mais tout le monde le fait, c’est donc banal, il essaie ainsi plusieurs type d’élevage, jusqu’a ce qu’il entende parler du Porc Mangalica
Le porc Mangalica est un porc hongrois authentique faisant partie de la famille de la race porcine ibérique. En hiver, la race Mangalica se munit d’un poil long, semblable à la laine, tandis qu’au printemps, le poil prend un aspect blond, brillant, raide et bouclant.
En 1990, seuls restaient 200 porcs Mangalica dans toute la Hongrie. Cela aurait pu être une race en voie d’extinction.
Les caractéristiques génétiques de la race Mangalica sont son caractère rustique et facile, sa nourriture naturelle à base de maïs, de graines et d’herbe, son poids de 150 kilos et sa double durée de vie par rapport aux autres porcs.
Ces caractéristiques permettent de produire, avec cette race unique, des produits de la plus haute qualité.
Il y a actuellement 250 porcs au domaine, élevés en liberté et non en batterie.
Fort de cette première expérience, alors qu’il reçoit dans sa ferme un Japonais, celui-ci lui parle du boeuf Wagyu. Nous sommes en 1995 lorsqu’il reçoit les trois bêtes qu’il a commandées directement au Japon et fait venir par avion, un mâle et deux femelles.
Et c’est en 1999 que naissent les premiers Wagyu made in Belgium au domaine Altembrouck..
Depuis Reinier a acheté bien d’autres boeuf à Kobe par exemple, la race la plus pure, la plus recherchée la plus chère Il a aussi acheté des embryons au Japon, certains atteignant la folle somme de 11000€. Le but de Reignier, faire des croisements entre des races Wagyu des USA, d’Australie et du Japon, afin d’arriver a faire une viande tout aussi marbrée que celle de Kobe dans un animal plus fort. Le boeuf de Kobe est petit, mais il existe au Japon des races plus « costaud » on va dire. Et qui dit plus costaud dit plus de viande.
Les veaux nés en Belgique ont une traçabilité qui remonte jusqu’en 1954, il est possible de savoir qui était l’arrière arrière grand père du veau qui vient de naître et bien sur le prénom de celui-ci. Ici pas d’antibiotique. Et peu de vente. Les animaux sont un peu « de la famille » 🙂
La race Wagyu est une race solide, le froid n’est pas un obstacle, seul peut être l’humidité, il y avait donc ce matin peu de boeuf dans les prairies. Le 15 avril ils seront tous dans les pâturages et rentreront en étables en fin d’année.
Le cheptel est de 200 bêtes à ce jour.
Lorsqu’il recevait des visiteurs, Reinier préparait un dîner pour ses invités, il a donc décidé de construire une cuisine, puis comme certains visiteurs venaient de loin, il a fallu les loger, il a commencé par construire trois chambres. Puis de trois chambres on est passé à 30 actuellement.
Il a ensuite souhaité montrer à ses visiteurs ce qu’ils allaient trouver dans leur assiettes. Se promener dans les étables, toucher les animaux n’est pas interdit, ici on a rien a cacher. Tout est ouvert en permanence. C’est ces mêmes animaux qui vous seront servi au restaurant. C’est cette façon de travailler que Reinier souhaite faire vivre au domaine Altembrouck.
L’homme est intarissable sur son métier et son amour des animaux ainsi que du bien faire.
L’intérieur de l’hôtel est somptueux les chambres toutes uniques sont proposées à des prix honnêtes vu les services proposés.
Pour terminer Reignier m’a cordialement invité à goûter à une partie des produits fabriqués sur place. Et je dois dire que c’était excellent. Moi qui ne suis pas un grand fan du boudin noir, celui-ci était majestueux. Le tout accompagne d’un excellent vin blanc sec for goûteux.
A ma table j’ai eu également le plaisir de rencontrer Erik Stroink, product Manager Exhibitions @ MECC. Et j’ai hâte de le retrouver en Octobre lors du salon « Folie Culinaire » à Maastricht.
Merci Reignier pour cette visite. Reignier dank u voor dit bezoek
Adresse: Landgoed • Hotel Altembrouck. 3798 ‘s Gravenvoeren (Belgique)
Les photos de cet article qui portent le ©Carnets de Normann (BXL5) ont été prises par son auteur.