Le restaurant Amen à Ixelles

Le restaurant Amen, c’est le 2ème restaurant du grand chef Pascal Devalkeneer (Le Chalet de la Forêt * * ), il a ouvert il y a presque un an. On m’a tellement parlé de ce restaurant, en bien et en moins bien, que j’ai décidé de me faire ma propre opinion.
Une règle que j’essaie de me fixer le plus souvent possible : laisser du temps au temps, ne jamais visiter un restaurant qui vient juste d’ouvrir, ne pas suivre la mode ou la tendance.

J’ouvre mon application fétiche « The Fork » (La fourchette en France) je tape Amen et je réserve pour le 10 mai. Coup de bol, c’est la plus belle journée du mois, et qui dit soleil dit terrasse. Sauf que madame a préféré s’asseoir à l’intérieur 🙁
Je ne viens pas en invité donc je ne reçois aucun traitement de faveur, je suis un client lambda.

Amen

Pas de voiture de luxe aujourd’hui, ni de dandy matuvu (petit clin d’œil à mon ami Fabrice ). La déco, certains la trouvent froide ou sobre, je la trouve moderne sans fioriture, des tables en bois clair, sans nappes le midi (les nappes sont placées le soir, une autre déco, une autre ambiance), un bar qui rappelle des colonnes d’église, et de belles grandes lampes qui tombent du plafond.

Si je choisis souvent, en semaine, de déjeuner plutôt que de dîner, c’est pour deux raisons : madame travaille le soir et on fait de plus jolies photos en journée.

Après avoir confié mon véhicule à Mariano le voiturier, je suis reçu par Anne-Françoise la responsable de salle qui me guide jusqu’à ma table.

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Tout d’abord AMEN c’est une grande salle, puis à l’abri d’un grand mur blanc où trône l’enseigne du restaurant, une 2ème salle, plus cosy, abritant une cheminée.

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Ce restaurant c’est le fruit de la rencontre du chef Pascal Devalkeneer et de Pili Collado à la fois créatrice de bijoux et architecte de formation, ce restaurant c’est leur bébé va-t-on dire. Ils ont voulu proposer un lieu de raffinement sans raideur, des produits qui exigent la perfection à leur base, un confort bienveillant et une atmosphère chaleureuse et gourmande. Personnellement je trouve que c’est réussi.

Pascal Devalkeneer souhaitait quelque chose de plus simple que le Chalet, faire un retour en arrière comme lorsqu’il ouvrait avec son ami Didier Plasch, le bistrot du mail à Ixelles.

Pourquoi ce nom Amen me direz-vous? Pas de connotation religieuse à voir ici, c’est plutôt comme une ponctuation, certains terminent leurs phrases avec un « eh oui » d’autres « Amen » ou « c’est ainsi ».

En cuisine, on retrouve Hadrien Franchoo, qui après plus de quatre années au Chalet, se voit confier les clefs du restaurant Amen.Amen

Devant nous on dresse la terrasse, et on peut dire qu’une terrasse plus du soleil, cela attire des clients.

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Je n’ai pas résisté à l’envie de regarder par le trou de la serrure ce qui se passait en cuisine 🙂

Amen Nous avons choisi de prendre le lunch du jour, une entrée à 7.50€ et un plat à 18.50€, si le chef peut faire des miracles pour 26€, cela signifie qu’il est capable de faire encore mieux sur sa carte. Une carte avec des prix certes dans le haut de la fourchette mais pourquoi pas si la qualité est présente. Je ne rechigne pas sur l’envie de revenir un samedi soir pour justement tester cette carte. Elle est courte, mais qui dit carte courte dit produits de qualité et de saison. Le restaurant à la carte sur plusieurs pages ne m’inspire pas bien au contraire.

Ici que du local, de l’artisanal, des mélanges du sud, des connotations méditerranéennes (italiennes, grecques, espagnoles, portugaises, des épices marocaines, etc) une cuisine qui sent le soleil (c’était le cas aujourd’hui justement) et les vacances.

4 entrées, 4 plats, un menu 4 services à 54€, un lunch en semaine et un tableau de suggestions, ni plus ni moins.

Nous commençons par une petite mise en bouche, pendant que Clémentine essaie de trouver le vin qui conviendra aussi bien à monsieur qui préfère le blanc plutôt demi sec et madame qui est souvent tentée par des blancs plus moelleux voire liquoreux. Qu’à cela ne tienne, après 4 essais nous trouvons notre bonheur, merci Clémentine pour votre patience.

Ca sera donc:

  • Romain Chapuis – Coteaux Bourguignons 2015 (rouge). Les Côteaux Bourguignons, c’est cette nouvelle appellation régionale créée en 2011 qui marie la Bourgogne et le Beaujolais. Et c’est ce qu’on a dans la bouteille, de la droiture et du fruit et un léger pétillant. C’est le choix de madame.
  • Gauby Roussillon – 2015 Calcinaires (blanc).  Un Vin de Pays des Côtes Catalanes, une matière sur les agrumes et des notes miellées, portée par une belle minéralité, une acidité désaltérante apportant beaucoup de fraîcheur, une finale sur une fine amertume. C’est mon choix.

Amen

En entrée un œuf poché, mousseline de salsifis et salsifis poêlés. L’œuf poché, c’est trop bon, moi je suis fan ! Un mélange réussi.

Amen

Pour suivre plie poêlée aux poireaux, fumet de poisson à la dille et zeste à l’orange. Je ne vous ferai pas un blabla sur l’alliance poireaux poissons, c’est trop bon et puis c’est tout !

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Et j’ai ajouté un dessert, un classique mais plus que ca tout de même : riz au lait maison, émulsion à l’orange sanguine. C’était tellement bon, que j’ai demandé au chef au moment de partir comment c’était fait.

Un crumble de chocolat blanc, noisettes torréfiées, poudre d’amande, un riz à risotto, de la vanille, du lait, des zestes d’orange, et deux heures de cuisson. Ensuite on prépare un espuma  (lait glucose sucre) du jus d’oranges sanguines,… Rien que ça, on est loin du riz au lait de maman, chapeau bas.

Le personnel n’est pas le même qu’à ses débuts où la critique fusait, mais à mon humble niveau, je peux vous dire que personnellement l’accueil de l’hôtesse, du voiturier et le service étaient parfaits, le personnel était d’ailleurs détendu, c’est toujours bon signe. Le restaurant n’était pas plein le jour de mon déjeuner, c’est peut-être aussi un plus pour un service plus personnalisé. La table était sobre mais élégante, j’étais bien installé. Donc finalement, nous y avons bien mangé ! Nous étions tous les deux contents de nos assiettes, le rapport qualité/prix était raisonnable. Merci à Aziz notre serveur du jour. Il faut donner du temps au temps et je pense que AMEN a su trouver son rythme.

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Si l’on veux une seule et unique critique, les prix peut-être tirés vers le haut sur la carte, quoique 54€ pour un 4 services on est dans les tarifs bruxellois. Vous auriez pu payer 10€ de moins et les mettre dans le parking, ce qui en fin de compte revient au même. Mais quand même il faudrait revoir les prix à la carte, un poulpe grillé en entrée pour 24.50€ et une selle d’agneau en plat à 29.50€ je me demande si ce n’est pas « too much »,

J’ai aimé les carafes d’eau, elles ont un tel succès que le restaurant Amen a décidé de les importer (Portugal) et de les mettre à la vente, compter une cinquantaine d’euro, pour une belle carafe originale.

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Entre le 10 mai et le jour où sort cet article,  je suis retourné accompagné d’un ami au restaurant AMEN (pour avoir un 2ème avis), cette fois j’ai choisi quelque chose de totalement différent.

En entrée des ormeaux de bretagne aux algues et dashi de chez France Haliotis, curieux de nature, j’ai souhaité tester.
Mais c’est quoi des ormeaux? C’est le gastéropode brouteur le plus réglementé de l’Ouest, sa croissance est lente (7 ans pour atteindre 9 cm). Bien que résistant plutôt bien à la pollution, l’ormeau se fait de plus en plus rare à certains endroits de notre côte rocheuse. Sa pêche est donc des plus encadrées.

À 50 € le kilo, autant apprendre à le déguster au bon moment et de la bonne manière. Comme le poisson, il ne faut surtout pas le préparer juste après la pêche. Il est préférable de laisser les ormeaux rassir dans une boîte hermétique au frigo pendant deux jours. Après l’avoir décollé de sa coquille à la cuillère à soupe, le muscle est passé sous l’eau du robinet. Il faut le débarrasser des parties noires et jaunes des bords des lèvres et rincer à nouveau. Certains le massent délicatement à l’aide des deux pouces pour le détendre. Puis on conseille de les attendrir davantage en les plaçant dans un torchon et en les tapant. Quelques coups de rouleau à pâtisserie suffisent. Il faut se garder d’éclater la chair et éviter les marteaux métalliques. Certains, moins expéditifs, se contentent d’un assouplissement au rouleau. Les plus grands chefs incisent délicatement les deux extrémités du muscle pour le détendre davantage.

Est-ce bon? Je dirais c’est « spécial » à essayer pour ne pas mourir idiot.

Pour suivre une entrecôte de bœuf Simmental, accompagnée d’une jardinière de légumes rôtis.

Amen

Et j’ai terminé par un ananas rôti au crumble d’épices marocaines, sorbet au fruit de la passion et caramel passion.

Amen

Même vin que lors de ma 1ère visite, et toujours le même accueil tout aussi sympathique.

AMEN Rue Franz Merjay 165 à 1050 Bruxelles (Ixelles). Téléphone: +3222171019
Ouvert du mardi au samedi de 12 heures à 14 heures 30 et de 19 heures à 22 heures 30.

 

Les photos de cet article qui portent le ©Normann ont été prises par son auteur. Cet article n’est pas sponsorisé j’ai donc payé mon addition.

6 Comments

  1. J’ai essayé le lunch de Amen, aussi par beau temps, ce qui donne au décor une grande clarté et de beaux contrastes, très scandinave.

    Nous étions trois, et en prenant un lunch et des boissons, je pense qu’on a allègrement franchi la barre des 100€, ce qui m’avait étonné… (l’eau de table servie dans les carafes étonnantes est gratuite par contre). Certes on est à Bruxelles, certes c’est le quartier Merjay-Brugmann, mais bon… c’est peut-être un peu exagéré. La dernière fois où j’ai été surpris par l’addition dans le quartier, c’était à la Canne en ville. C’est très très bon, cependant. Quand on aime, on ne compte pas… ou plutôt, il ne faut pas compter 😀

    Le personnel est sympathique, même le voiturier est toujours souriant.

  2. Eh bien voilà une belle découverte encore, mais certes les prix comme vous dites un peu tirés vers le haut, mais une fois n’est pas coutume, donc peut-être vraiment à essayer

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