Après avoir travaillé dans la boutique Genod à Saint-Claude pendant l’été 2001, l’idée de devenir Maître pipier a mûri lentement dans l’esprit de Sébastien Beaud. Un jeune homme originaire comme moi de Belfort.
Grâce à l’aide de nombreux Maîtres pipiers de Saint Claude, Jacques Craen, et Denis Blanc principalement, ainsi que Roger Vincent, il a pu apprendre les passes nécessaires à la fabrication complète d’une pipe.
Ainsi préparé, il a décidé de reprendre l’entreprise Genod en 2006.
Il continue aujourd’hui le développement de l’activité touristique initiée par Jacques Craen, en ouvrant son atelier au public pour lui montrer la fabrication de la noble bouffarde, ainsi que la vente par correspondance héritée de Paul Viou.
Les pipiers de Saint Claude cherchent sans relâche à fabriquer de meilleures pipes. Sébastien Beaud affine ses techniques pour le plus grand bonheur des fumeurs de pipe.
Les pipes Paul Viou et Vinent Genod sont connues pour la qualité de leur bruyère depuis 1865.
Tout commence donc par la Bruyère car son bois brûle très difficilement. On la rencontre dans le sud de la France et en Corse, mais aussi en Italie, en Espagne et dans les pays du Maghreb.
C’est avec les racines, ou plus exactement avec un bulbe appelé « broussin » situé entre les racines et le tronc, que l’on va commencer à fabriquer des « ébauchons ».
Arrivés chez le coupeur, ces morceaux sont entassés dans un endroit humide : s’ils venaient à sécher, ils se fendraient, et n’auraient dès lors plus aucun intérêt. On les arrose donc tous les jours.
Découper la bruyère est comme tailler un diamant. Car on ne découpe pas le broussin n’importe comment : il faut tenir compte de ce qu’il peut donner et de ce que le pipier demande.
la ville de Saint-Claude devient la capitale de la pipe avec pas moins de 14 entreprises. Les usines de la ville vont avoir le monopole de fabrication des pipes jusqu’en 1855.
Par contre ce que je ne savais pas c’est que Saint-Claude est aussi connu pour des diamants. Les familles de Saint-Claude et des environs élargissent leurs activités pour tailler le diamant et les pierres précieuses toujours en utilisant la force hydraulique de l’eau des rivières qui traversent Saint-Claude.
Patients et précis, les Diamantaires et Lapidaires de Saint-Claude se taillent rapidement une excellente réputation dans le monde de la joaillerie.
Sébastien m’assure que la fréquentation des salons auxquels il participe, est de plus en plus jeune. Donc non la pipe n’est pas morte.
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Les photos de cet article qui portent le ©Normann (BXL5) ont été prises par son auteur. Cet article n’est pas sponsorisé, j’ai donc payé mon addition (une pipe).