Mon Bistrot d’été by Christophe Hardiquest c’est le restaurant éphémère, le temps d’un été comme son nom l’indique, le temps de faire quelques travaux dans son restaurant étoilé « Bon Bon« . Une toute nouvelle cuisine et une terrasse encore plus grande, pour une réouverture début septembre.
En attendant c’est dans l’ancien restaurant « Marie » à Ixelles, jouxtant la place Flagey, à l’arrière de l’Église Sainte-Croix, que Christophe Hardiquest officiera tout l’été.
Situé dans un bistrot du début du siècle « Marie » était un joli petit restaurant à l’atmosphère chaleureuse, un véritable caberdouche bruxellois. En 1996 Marie ouvrait ses portes dans une décoration cosy et coquine, un style années 50, une cuisine française sur fond de musique jazzy, malheureusement en 2013 le restaurant fermait ses portes.
C’est donc un restaurant dans son jus que Christophe Hardiquest découvre, et c’est ici qu’il décide d’ouvrir son Bistrot d’été. Peu de travaux, un peu de nettoyage, et le mercredi 05 Juillet c’était l’ouverture. A peine le mot passé sur les réseaux sociaux et sur quelques journaux locaux, qu’en une dizaine de jours, 4500 personnes prennent leurs réservations.
En partant de la place Flagey, je me faufile dans la rue Alphonse de Witte, et c’est au numéro 40 que je découvre le Bistrot d’été by Christophe Hardiquest.
Christophe Hardiquest aurait pu être rock star ou philosophe, mais c’est par la haute gastronomie qu’il se révèle aux autres.
Européen dans l’âme et dans le sang, son approche de la cuisine est générationnelle, gourmande et généreuse. Elle s’articule autour des notions de durabilité, de dialogue et de partage, du”ici et maintenant”.
En même temps que ses mains cuisinent, son esprit disserte. En même temps que sa mémoire se souvient des goûts, sa créativité explose.
Un peu d’histoire : en 2003, Stéphanie et Christophe Hardiquest emménagent rue des Carmélites à Uccle, le restaurant s’appellera Bon Bon, huit mois après son ouverture, ils décrochent une étoile, une chose assez rare à Bruxelles. Huit ans plus tard, Bon-Bon s’installe sur le haut de l’avenue de Tervuren. Plus chic, mais aussi plus bourgeois, enfin bourgeois c’est sur le papier, car le chef a toujours clamé haut et fort « Ma cuisine et mon restaurant, sont tout sauf bourgeois! ».
Les récompenses s’enchaînent: 19,5 chez Gault & Millau et une seconde étoile au Michelin en 2014.
À la tête d’une équipe de 25 personnes, le chef du restaurant doublement étoilé, garde les pieds sur terre. La moitié de son équipe a pris des congés en juillet et l’autre moitié en août, c’est donc 12 personnes au total qui officient au Bistrot d’été.
De nombreux chefs étoilés développent leurs activités : consultance, livres, brasseries… Mais Christophe Hardiquest a toujours refusé de se diversifier, soit par manque d’envie, soit par manque de temps. Il aura fallu cette fermeture pour travaux pour qu’il passe à la cuisine de Bistrot ou de Brasserie le temps d’un été.
La déco est assez kitch, on trouve une multitude de cadres aux murs, quelques nus accrochés ici et là, on trouve encore les banquettes élimées du feu Marie, ici rien n’a changé, on est toujours dans les années 50.
Ce qui compte chez Christophe Hardiquest c’est la sélection des produits et la précision des gestes. Ces deux éléments n’expliquent cependant pas tout. Dans cette salle de 40 couverts, il va falloir assurer un service le midi, sur réservation; un service le soir, toujours sur réservation; et un troisième service vers 21h, pour les clients qui n’ont pas pu réserver, on oublie donc personne. Au jour où je vous parle, les services du midi et du soir sont complets pour le mois de juillet et août. Un lien pour tenter de réserver votre table en cas d’annulation. Un conseil, tentez votre chance à partir de 13H30 ou après 21H, ce midi j’ai vu des tables être redressées, et des clients de passage, sans réservation, trouver leur bonheur 🙂
C’est donc dans cette salle intimiste, que j’ai découvert avec mes invités du jour le Bistrot d’été de Christophe Hardiquest.
Il fait chaud, plus de 30 degrés, mais notre table donne sur la rue, et une petite brise vient de temps à autre balayer nos visages. Et comme nous sommes en Belgique tout commence par une bière, de la Brasserie Dupont, une entreprise familiale et indépendante spécialisée dans la fabrication de bières refermentées en bouteille et brassées sous licence biologique.
Pour débuter nous décidons de prendre une planche de salaisons à partager : saucisse de canard au vin rouge, paleta ibérique de chez Manolo, entrecôte maturée de chez Dierendonck.
Et le chef insiste pour nous faire goûter quelques palourdes cuites à la blanche de chez Dupont, citron et herbes fraîches.
Des produits triés sur le volet, et d’une fraîcheur exemplaire.
Pour suivre, mon invité choisit un poulpe grillé, salade de tomates, vinaigrette au curcuma, madame une aile de raie meunière estivale et pommes persillées, et je choisis la Tagliata de cheval au vieux gouda, roquette et balsamique à la Kriek, et les fameuses frites revisitées par Christophe Hardiquest. Trois semaines de travail pour trouver la pomme de terre idéale et la cuisson parfaite. Quand en fin de repas je demande au chef quel est le secret de ces fameuses frites, l’homme est perfectionniste : J’ai trouvé la cuisson parfaite, mais je dois encore travailler sur la pomme de terre, je ne suis pas 100% satisfait du résultat.
Nous terminerons par une boule de glace à la Kriek pour madame, un Baba au rhum pour mon invité et j’opterai pour une boule de glace cuperdon framboise et hibiscus.
C’est un sans faute, et comme mon invité me l’a si bien fait remarquer en fin de repas « Bruxelles manque cruellement de brasserie de cette qualité« . C’est donc un sans faute pour Christophe Hardiquest, la cuisine est maîtrisée, le service est impeccable mais plus détendu que chez Bon Bon,
Le chef assure la cuisine, la découpe des salaisons, et il n’hésite pas à passer quelques minutes avec chaque table, c’est un plus.
les prix oscillent entre 14€ et 21€ pour une entrée, 22€ et 38€ pour un plat, 12€ à 15€ pour un dessert, la boule de glace est elle à 5€. Les frites sont à 6€, poudrées au choix d’ail, de poivre coréen, de piment doux ou de vinaigre.
A partir de maintenant je mentionnerai pour chaque restaurant visité si il s’agit d’un café maison ou d’une capsule Nespresso, trop nombreux sont les restaurants qui ne se donnent pas la peine de faire leur propre café. Comme chez Bon Bon ici le café est fait maison et il est bon.
Le ticket du jour avec deux bières, deux bouteilles d’eau et deux cafés : 190€.
Une vidéo réalisée sur place
40 rue Alphone de Witte, 1050 Ixelles.
Du 4 juillet au 2 septembre 2017. Fermé dimanche et lundi.
Si vous n’avez aucune réservation, essayez à partir de 13H30 ou après 21H
Les photos de cet article qui portent le ©Normann ont été prises par son auteur. Cet article n’est pas sponsorisé, j’ai donc payé mon addition.