L’Eau Rouge c’est le tout nouveau restaurant de Catherine et Olivier Lust et du chef Benjamin Laborie. Ouvert en mai de cette année, il est situé sur la Chaussée de Charleroi, au numéro 38, non loin de la butte du Lion de Waterloo.
En Novembre 2017 L’Eau Rouge change de nom et devient La Ligne Rouge, suite à un petit dilemme avec le circuit de Francorchamps.
Il y avait à cet emplacement le restaurant Thai “Kaiyou”, Catherine et Olivier Lust ont réalisé tous les travaux nécessaires, une belle cuisine toute neuve, un réaménagement intérieur… et c’est maintenant “le restaurant gastronomique” dont on parle dans les médias.
Pas de problème de stationnement à L’Eau Rouge, un immense parking sur la droite ainsi que devant le restaurant, pour un accès encore plus aisé. L’accueil est tout aussi doux et gentil que le premier contact par téléphone, c’est Catherine qui prend les réservations.
Le chef n’est pas un inconnu, j’avais déjà eu l’occasion de le rencontrer au restaurant Colonel à Bruxelles. Benjamin Laborie, un Parisien tout droit sorti de la grande école de gastronomie Ferrandi. Il a travaillé avec les plus grands chefs: Thierry Thiercelin, Michel Guérard, Michel Bras…
Il arrive en Belgique en 2008 et participe à l’ouverture du restaurant Bowery. Puis en 2015, il rejoint Colonel. Pour lui, explique-t-il, “c’est avant tout être sincère, retourner à des choses simples, magnifier le produit, c’est tout ce dont j’ai envie aujourd’hui”. Benjamin avait surtout envie d’exprimer haut et fort sa créativité, chose impossible chez Colonel, un restaurant principalement axé sur la viande.
Pourquoi ce nom L’Eau Rouge? Catherine Lust m’explique : son mari est un passionné de course automobile, et l’eau rouge c’est l’enchaînement le plus célèbre du circuit de Spa Francorchamps. Il s’agit d’une côte très raide parcourue par un virage à droite s’élargissant en aveugle, suivi d’un faux plat puis d’un léger virage à gauche aboutissant sur la ligne droite des
Combes. Les pilotes négocient cet enchaînement à fond.
Jacques Villeneuve. Disait : Il faut être courageux au moment d’aborder cette montagne. À chaque passage, c’est un combat avec votre instinct de survie pour garder votre pied droit à fond. À chaque tour on tente de repousser un peu plus loin la limite. S’il n’y avait pas de risque, il n’y aurait pas d’intérêt. Ça serait comme marcher sur un fil à un mètre du sol. Tout le monde pourrait le faire.
Étant moi aussi un passionné d’automobile (en plus de la gastronomie), c’est dans ce raidillon que je me place le plus souvent pour faire mes plus belles photos (voir ci-dessous).
La salle de l’Eau Rouge a été remise au goût du jour, un style intemporel, sobre mais une décoration soignée, axée on s’en doute, sur la passion de l’automobile.
On retrouve bien sûr, aux murs, plusieurs photos de voitures de courses, la passion du couple Lust.
A l’extérieur une immense terrasse sur deux niveaux, idéale par grand soleil, un immense jardin, si vous venez ici en famille, vous pourrez laisser les enfants courir sans danger.
On aperçoit par ailleurs la Butte du Lion depuis le jardin.
C’est dans ce jardin que Benjamin a planté toutes sortes d’herbes, et quelques légumes. Il est fier de me montrer tout ceci et de me faire sentir la cistre, l’emblème de Michel Bras, une herbe qui ne pousse que sur des sols purs. L’agastache, une plante herbacée et vivaces, outre son aspect décoratif avec ses magnifiques épis floraux, elle est employée comme herbes aromatiques dans les cuisines nord-américaines et asiatiques. L’herbe à réglisse, l’herbe de monarde, l’herbe de rau ram (le coriandre vietnamien), le cerfeuil musqué, la pimprenelle (une sauvageonne condimentaire oubliée), la tagette (une plante herbacée), la bourrache (une plante potagère et condimentaire), la menthe chocolat (une variété de menthe poivrée rappelant le parfum des chocolats “After Eight”), la menthe pomme, la menthe ananas, la sauge ananas….
Benjamin travaille en partenariat avec la Ferme Bio de Glabais, afin de produire et récolter des légumes sur mesure, aussi bien en taille et spécificité. La Ferme bio de Glabais c’est un projet de coopérative à finalité sociale dans le respect de la nature. Ce projet de maraîchage vise à produire des légumes de qualité exceptionnelle selon des principes d’agroécologie et de permaculture, allant bien au-delà du bio !
Et donc quel genre de cuisine trouve-t-on au restaurant l’Eau Rouge? Une cuisine tout d’abord gastronomique, plutôt française. Une carte qui change tous les mois, des produits de saison, des plats raffinés, fins et plein de saveurs.
Nous étions quatre en cette fin juillet, c’était un repas de travail, nous souhaitions prendre le lunch du jour, mais le chef a préféré sortir des sentiers battus, et composer lui-même notre menu. J’aime les initiatives.
Tout commence par quelques amuses bouche :
- Gaufre Courgette: brunoise courgette piquillos, espuma de mozzarella fumée, tomate caviar.
- Croq Volaille : mousse de foie de volaille au porto et pickles d’oignon rouge.
- Tomate crevette : gelée d’eau de tomate au thym citron émulsion de homard crevette grise.
- Crème d’œuf, cecina (une charcuterie d’origine espagnole), huile de ciboulette.
Pour commencer notre choix s’arrêtera sur un vin de chez Damien Laureau : Les Genêts blanc – Savennières de 2004. Un vin de la vallée de la Loire, une robe jaune claire, des notes de fruits à chair blanche, en bouche, le vin est vif, plein et charnu.
Puis en entrée
- Un foie gras poêlé, gaspacho de melon à la fleur de sureau, rau ram ciselé et billes de melon au sucre muscovado, sur tuile de pain au poivre sansho.
J’aime bien les noms que donnent les chefs à leurs plats, mais j’aime aussi en savoir un peu plus : le sucre muscovado est un sucre de canne complet, non raffiné en provenance des Philippines. Quant au poivre sansho c’est la version japonaise du poivre de Sichuan en légèrement différent, parfumé à souhait, subtil et excellent pour la santé ! CQFD
En plat principal Benjamin s’est souvenu que j’avais déjà écrit à maintes reprises que j’affectionnais le ris de veau 🙂
- Noix de ris de veau poêlée au beurre demi-sel, purée d’aubergine à l’huile de noisette, petits navets, girolles et oignons bulbes. Le tout servi avec une pomme dauphine et un jus de viande à tomber par terre.
Nous avons accompagné ce plat d’un vin rouge Syrahvissante Louis Cheze de 2015. Un Syrah gourmand et fruité avec une finale assez sanguine, vraiment un beau vin de pays du Rhône Nord.
Enfin le dessert :
- Ganache chocolat, ashanti verveine, crumble cacao, sorbet chocolat.
Et comme tout bon restaurant gastronomique qui se respecte, les mignardises.
- Madeleine de Philippe Contichini, financier cacao piment d’Espelette, tartelette au citron meringué, tartelette crémeux chocolat blanc groseilles.
Une adresse qui, je pense, va très certainement faire beaucoup parler d’elle dans les mois à venir.
En plus du restaurant, on retrouve des salles aux noms de pilotes pour les familles et/ou banquets, la salle Ascari d’une capacité de 40 à 70 personnes. Le salon Fangio d’une capacité de 8 à 12 personnes. Et le salon Clark qui lui peut accueillir 30 à 40 personnes.
On trouve à L’Eau Rouge un menu Départ à 45€, 3 services avec accords mets et vin + 25€. Un menu Courbe à 57€, 4 services avec accords mets et vin + 32€. Un menu Ligne Droite à 70€, 5 services avec accords mets et vin + 40€.
Pour le lunch en 2 services : 25€ et en 3 services : 30€.
Pour la carte, comptez entre 18€ et 20€ pour une entrée, 29€ et 36€ pour un plat et entre 9€ et 12€ pour un dessert. Ce qui reste assez raisonnable.
L’adresse : 38 Chaussée de Charleroi. 1380 Plancenoit. Téléphone: +3223850531. Fermé le dimanche et Samedi.
Le Site internet
Les photos de cet article qui portent le ©Normann ont été prises par son auteur. Cet article n’est pas sponsorisé, j’ai donc payé mon addition.
Pour toutes les photos cliquer ici : https://lescarnetsdenormann.pixieset.com/leaurouge/
Moi qui adore l’Eau Rouge,le virage,pour y avoir à de multiples reprises été voir les Grand Prix de F1,j’irai faire un tour dans ce lieu que vous nous avez si bien décrit.
Il y avait d’ailleurs un restaurant au-bas du virage,dénommé également l’Eau Rouge.
De la famille Thomas de la Ferme Libert à Bevercé-Malmedy.
Toute ma jeunesse derrière les fourneaux dans ces lieux.
Merci à vous pour ce joli commentaire 🙂