Le restaurant YEN porte le nom de son patron, Mr Yen (Hanh Nguyen) qui a ouvert son établissement il y a déjà 25 ans et aujourd’hui j’ai décidé, à l’occasion du 25ème anniversaire, de tester la nouvelle carte et le tout nouveau menu totalement dédié aux préparations les plus authentiques de la cuisine vietnamienne dont on vante les mérites sur la place de Bruxelles.
Chez Mr Yen, tout respire le Vietnam, dans l’élégance et la finesse des civilisations asiatiques qui sont pour nous source d’émerveillement permanent.
La rencontre avec Mr Yen, personnage affable et passionné vaut vraiment la peine. Il m’explique qu’il y a 25 ans il fallait rester dans les classiques de la cuisine Asiatique, s’en éloigner, apporter une touche de fantaisie était une hérésie. La clientèle ne suivait pas.
« Nous n’osions pas proposer des plats plus authentiques, tels que nous les avions connus au Vietnam avant 1975 et l’arrivée du communisme qui fit fermer les restaurants plus gastronomiques. Il nous a fallu du temps pour habituer nos clients à une cuisine plus fine que ce qui était proposé dans les autres restaurants vietnamiens. Ici, nous avons toujours préparé des plats plus raffinés, moins courants, mais aujourd’hui pour nos 25 ans nous avons décidé de proposer une carte beaucoup plus courte faite de plats que l’on ne déguste nulle part ailleurs. En effet, ces préparations, que mon épouse a apprises auprès de grands cuisiniers vietnamiens au début des années 70, ne sont plus connues des cuisiniers vietnamiens actuels. Elles sont très longues à préparer et aujourd’hui plus personne, plus aucun restaurant, n’a le temps pour cela. Il nous a semblé possible actuellement, au bout de 25 ans et avant de prendre notre retraite, de montrer ce qu’était cette authenticité de la cuisine vietnamienne et de prendre le temps de transmettre ses valeurs et son histoire à nos clients. Plus tard, lorsque nous fermerons le restaurant, nous proposerons peut-être des cours pour que la connaissance de ces plats ne se perde pas définitivement. «
Et dans une touche d’humour Yen me signifie qu’il lui reste quelques années avant sa retraite et qu’il souhaite laisser le meilleur souvenir possible, que l’on puisse dire « ah, c’était quand même bien quand Yen était la » 🙂
La rue Lesbroussart c’est la rue où se concentre le plus de restaurants sur un si petit périmètre. Il faut donc arriver à faire son nid. Et Yen signifie justement hirondelle en vietnamien (hirondelle / nid vous me suivez? 🙂 ).
Aux fourneaux Madame Hong Nguyen, a appris la cuisine au Vietnam auprès d’un chef cuisinier professionnel, à l’époque où elle vivait encore dans son pays d’origine et où elle rencontra Hanh (Yen) qui allait devenir son époux et qui allait lui proposer de venir en Belgique pour ouvrir avec lui, en 1991, le Yen, à Bruxelles.
Mr Hanh Nguyen, quant à lui, était venu s’installer en Belgique en 1971 pour suivre des études polytechniques à Mons. Comme beaucoup d’étudiants, il travaille alors dans l’Horeca (restaurants vietnamiens, notamment à Marseille durant deux ans) et finit par ouvrir son propre restaurant à Mons, en 1978. « Jade de Chine » sera sa première enseigne qui, par la suite, sera suivie de l’ouverture d’autres restaurants à Charleroi, à Tournai puis à Liège. En 1991, il vend ses premiers restaurants et achète la maison de la rue Lesbroussart à Ixelles. Il confie alors l’aménagement des lieux à l’architecte Olivier Bastin qui va décrocher un prix d’architecture pour ce nouveau restaurant d’un autre genre, à la fois zen, contemporain et très personnalisé. Des amis décorateurs de Hanh vont à leur tour apporter un beau mobilier épuré et aménager un joli petit jardin à l’arrière du restaurant. Le Yen, dès les premières heures, va rencontrer un large succès auprès de nombreux curieux mais aussi, grâce à son architecture, auprès du monde culturel bruxellois.
Du 1er étage, réservé aux groupes, on surplombe le restaurant.
Nous avons choisi le menu découverte à 35€. Servi sur plateau où plusieurs petites préparations sont harmonieusement juxtaposées. Variant en fonction du marché, d’ici ou de là-bas, mais toujours adapté à l’authenticité vietnamienne, ce menu est servi aussi bien le midi que le soir.
Au programme de ces jolies festivités gourmandes et à titre indicatif, on pourra déguster à travers ce menu découverte, une préparation très créative de moules à la vietnamienne aux subtils parfums de citronnelle, de cacao et d’épices variées.
L’été pointant enfin le bout de son nez, ce sera avec plus de plaisir encore que l’on se rendra au Yen pour déguster, au jardin, le menu découverte et les plats authentiques concoctés par une cuisinière très compétente.
Nous avons pu apprécier le service attentionné de Mr Yen qui est omniprésent dans son restaurant, en cuisine, en salle, avec le sourire pour satisfaire ses clients. Mais Mr Yen est vite débordé. lorsque le restaurant se remplit, l’homme est seul au service.
Si je peux me permettre de soulever un petit point: un petit lifting déco serait le bienvenu; Enlever l’hôtel de Buddha à l’entrée qui fait un peu kitsch, et changer les chaises un peu vieillottes et inconfortables. Sinon c’est un sans faute Mr Yen.
Restaurant YEN: Rue Lesbroussart 49, 1050 Bruxelles. Téléphone: +3226499589
Ouvert du Lundi au vendredi de 12H à 14H et de 19H à 22H Samedi 19H à 22H fermé le dimanche.
Merci pour ce très chouette article sur un des restos vietnamiens (injustement) méconnus de la nouvelle génération de eatouteurs bruxellois.
Hanh est un personnage très sympathique et madame l’est tout autant, quand on arrive à discuter avec elle en dehors du restaurant.
La carte du Yen est en effet assez particulière, très différente par exemple de l’Indochine (en face dans la rue – un autre haut-lieu de la cuisine vietnamienne de l’ancienne génération), et je recommande de prendre plusieurs plats différents à plusieurs personnes, histoire de goûter à la diversité offerte par la cuisine de madame.
Les fauteuils sont par contre pas pratiques pour un sou; les accoudoirs (trop hauts) nous empêchent de nous rapprocher de la table et sont très lourds, même s’ils sont au demeurant confortables. Je suppose que ce n’est pas Olivier Bastin (du bureau L’Escaut Architectures, un architecte – ex- bouwmeester bruxellois – à l’approche subtile et habituellement très « juste ») qui a choisi le mobilier… 😀 Je plussoie aussi le fait qu’il faudrait rafraîchir certaines choses du décor et que l’éclairage est peut-être trop « tamisée » mais bon, si près de la retraite…? 😉
Le jardin est très agréable quand on y a accès (je pense qu’il ne l’était pas certaines années mais je suppose que c’est dû au fait que Hanh est seul en salle alors qu’elle est déjà immense pour un seul serveur).
Le service n’est pas ce que l’on peut considérer comme « rapide » mais la patience est bien récompensée.
Je regretterai longtemps le Yen lorsque le couple décidera de fermer ses portes.